Pierre Tenne – Jazz News (Déc. 2018).

Dans l’univers concurrentiel des chanteuses de jazz, Cecil L. Recchia mériterait une reconnaissance plus large que celle que lui valent déjà ses succès d’estime auprès des spécialistes. Cet hommage culinaire et musical aux traditions néo-orléanaises vient le confirmer par un choix inattendu du répertoire, faisant la part belle aux racines blues, vaudous et soul des musiques du Delta.

L’intérêt pour les pratiques populaires de la Nouvelle-Orléans (notamment les second lines et Black Indians) est aussi séduisant qu’osé pour une chanteuse qui parvient à se contraindre à un registre où on ne l’aurait pas cru si à l’aise. L’intelligence musicale de Cecil L. Recchia fait de ce Gumbo un album sans fausse note, dont l’œcuménisme et la belle production ne sacrifient rien à une exigence musicale au plus près de l’esprit – si ce n’est de la lettre – des musiques nées dans le Vieux Carré.