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Cecil L Recchia, A Song Of The Tree : A Tribute to Ahmad Jamal.

C’est à Amhad Jamal que le disque de Cecil L. Recchia rend hommage, ce pianiste atypique qui a traversé l’histoire du jazz à contre courant, depuis Ellington jusqu’à à maintenant, puisqu’il a encore sorti un cédé il n’y a pas si longtemps.

En reprenant les grands standards qui ont ponctué sa vie musicale, ces chansons qu’il a réinventées, comme Naked City, Autumn Leaves ou Poinciana… Ou des thèmes de lui sur lesquels elle a mis ses mots, Volga Boatmen ou Minor Moods. Pour Ahmad Blues, c’était déjà fait.

Une voix fluide et éthérée, presque fragile, mais incarnée aussi, superbement portée par un trio inventif qui prend aussi sa part de rythmes parfois latins ou cubains, et d’impros au piano. Vincent Bourgeyx est lumineux, lui aussi, solidement épaulé par Manuel Marches à la contrebasse et David Grebil à la batterie. Il ne s’agit pas de jouer comme Jamal, mais de l’honorer en donnant le meilleur. Ce qu’ils font tous très bien.

On commence sur la Volga, avec un thème inspiré du folklore russe, qui swingue à l’image des bateliers jouant avec le courant. Puis on se retrouve au Brésil avec Naked City. La voix comme le piano se colorent des rythmes rencontrés, dans une dramaturgie voyageuse. Et le disque avance ainsi en alternant les ambiances et les sonorités, les évidences et les mystères. Les feuilles mortes font tcha tcha tcha en tourbillonnant sur le clavier, quand la voix essaie de ralentir le temps perdu. Avant de plonger dans le blues, ou de se retrouver à Cuba.

Une belle réussite, qui se redécouvre à chaque nouvelle écoute.
18 décembre 2015, par Alain Lambert