Thierry Boillot – L’Alsace (3 sept. 2018)
Que cuisine-t-on dans le Gumbo ? La musique de la Nouvelle-Orléans bien sûr. Et on laisse le bon temps rouler.
Habituée de la scène jazz parisienne, Cecil L. Recchia s’est fait connaître via les trophées du Sunset/Sunside puis par les disques Jazz à la Récré et Noël en Jazz (EMI), plutôt destinés au jeune public.
En 2015, la chanteuse passe la vitesse supérieure avec Songs of the Tree , un bel hommage réussi au pianiste Ahmad Jamal.
Nouveau virage avec ce quatrième album, The Gumbo, recette que les gourmets connaissent bien. Le plat épicé servi en Louisiane réveille les papilles et Cecil a choisi de le cuisiner à sa sauce. Certes, il existe quantité de célébrations autour du jazz New Orleans, qu’il soit zydeco ou bien entendu dixieland. Entourée de musiciens enthousiastes, Cecil L. Recchia a opté pour un swing épuré à la Madeleine Peyroux, celui des clubs où l’on joue et l’on chante les grands standards. Jambalaya, donc, mais aussi Jerry Roll Morton avec son Jungle Blues, auquel Cecil a ajouté son propre texte. Elle fait de même avec Egyptian Fantasy, le thème sublime de Sidney Bechet. Merveille absolue que Sleepy Time Down South, ballade nocturne qui suit les rives du Mississippi. Enfin, Bourbon Street Parade est le genre d’hymne qui réveille les fantômes de Louis Armstrong et autres légendes de Nola.
Attention! Goûter au Gumbo de Cecil L.Recchia, c’est prendre un risque : celui de ne plus pouvoir s’en passer.